Ernest MOUTOUSSAMY

L’Inde du Sud et le français

Votre aimable invitation me permet de participer avec émotion et plaisir à ce colloque qui nous rassemble autour du thème : « L’Inde du Sud et le français. » Je vous salue très fraternellement et vous remercie pour cette occasion que vous me donnez de partager avec vous ce grand moment de réflexion, de pensée, d’amitié, de découvertes et d’enrichissement humain et intellectuel.

Il y a 2 ans, lors de la célébration du 150e anniversaire de l’arrivée des Indiens en Guadeloupe, nous avons rassemblé dans notre pays des spécialistes venus de nombreuses diasporas indiennes pour débattre de « l’Indianité » et de la place de l’Inde dans leur région respective. Malgré la souffrance de l’exil et de la dispersion, ils démontrèrent que cette diaspora indienne était à l’avant-garde de la globalisation et que la civilisation indienne qualifiée de « blessée » par Naipaul, manifestait tout de même un éclatant dynamisme sous toutes les latitudes.

Ce matin en mettant les pieds pour la première fois sur la terre « de mes ancêtres, mes pensées vont à ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui affrontèrent le « kalapani » pour construire leur destin hors de la Mère Inde ».

Au nom de leurs descendants arrivés ou échoués dans les régions francophones et dont certains contribuent aujourd’hui à bâtir la France, je veux vous dire notre affection pour la République de l’Inde et le Tamil Nadu. Je veux vous dire aussi notre fierté de voir la plus grande démocratie du monde s’investir dans le champ des grandes puissances réservé jusque-là à l’occident et au Japon, en espérant qu’elle obtienne une orientation progressiste à la mondialisation.

Enfin, la République française, une, indivisible, laïque, démocratique et sociale qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ; impose à tous une politique d’assimilation à laquelle résistent difficilement les originalités et les spécificités ethniques, à l’inverse, de l’intégration anglo-saxonne qui se fait plutôt par insertion des communautés ethniques et religieuses.

C’est-dire, combien ce colloque est intéressant pour analyser la rencontre entre l’Inde du Sud et la France avec la présence des originaires de l’Inde que nous sommes et qui portons le poids de la colonisation anglaise et française.

Merci à vous tous !

Ernest MOUTOUSSAMY.