Ernest MOUTOUSSAMY
Une politique agricole fondée sur les traditions rurales
POUR NOURRIR SAINEMENT LA POPULATION GUADELOUPEENNE.
Fils de la paysannerie, né dans les champs de canne à sucre, élevé dans les traditions rurales, nourri par des produits du terroir, j’ai vécu les mutations de notre monde rural transformant notre économie agricole alors autosuffisante et assise sur le jardin créole, en économie de consommation des biens importés. La loi de départementalisation de 1946, moteur fondamental de ces transformations, façonna aussi un autre type de société en développant un monde guadeloupéen post industriel adossé à la solidarité nationale (transferts sociaux), à la modernisation et à la mondialisation et caractérisé par un niveau de vie ne reposant pas sur le PIB et donc de nature artificielle.
Cette évolution irréversible qui laisse circuler un flux financier non négligeable mais exclusivement consacré à la société d’importation, s’accompagna de la quasi disparition du secteur primaire productif et d’un divorce mortel avec l’authenticité identitaire (goût, mœurs, traditions, coutumes…)
Depuis quelque temps, les perversions de ce système devenu une sorte de « civilisation de consumération » ; interpellent des hommes et des organisations qui refusent ce monde qui se tournent vers un développement durable et solidaire fondé sur les traditions rurales.
Engagé sur cette voie, je cultive mon jardin pour nourrir ma famille et mes proches avec des produits du terroir assez fortement biologiques.
Mes cultures vivrières (ignames, madères, malangas, manioc…), mes légumes (haricots verts, paroka, pikenga, avelka, carottes, gombos…) mes fruits ( oranges, papayes, goyaves, cerises, bananes, cythères, maracujas…) me permettent de penser que le jardin créole peut retrouver sa place dans l’économie familiale et que l’on peut mettre en œuvre en Guadeloupe un schéma de développement de cultures de proximité pour alimenter la consommation locale de façon saine et authentique.
